L'eau à tout faire inventée à Lyon
Il ne faut surtout pas croire que Traboules de Plume est devenu un "blog à pub". Certes, je suis folle des "cartes à pub", mais ce n'est pas une raison pour inonder mes Traboules de réclames !
Et pourtant, je ne peux pas résister à vous parler des petites bouteilles du Laboratoire lyonnais "Gifrer".
J'en ai toujours vu dans le placard de salle de bain de mes Parents (flacon marron pour l'eau oxygénée).
Ce flacon d'éther Gifrer (flacon bleu pour ne pas le confondre avec la précédente), pour décoller les pansements sans arracher ni les poils, ni la peau, m'a été fourni par Maman ! (je lui avais bien demandé une bouteille "d'eau oxygénée", mais à l'impossible, nul n'est tenu !). Bref, le contenu a été jeté, il était périmé depuis... plusieurs années ! LOL !
"C'est à Lyon, en 1912, que Paul-Louis Barbezat découvrit l'eau oxygénée. D'abord utilisée pour l'industrie photographique et la soierie, elle devint un "médicament universel" à partir des années 50, grâce au Laboratoire Gifrer, à Décines". (cf Rhône-Alpes - printemps 2010) Cet ingénieur-chimiste s'associa avec les frères Gignoux, fabricants d'eau oxygénée à Lyon, pour l'industrie photographique naissante et la décoloration d'étoffes. En 1951, Gifrer devint le premier fabricant à obtenir une autorisation de mise sur le marché de cette eau.
Et depuis 1981, Gifrer vend aussi des millions d'unidoses stériles, ces petits flacons en plastique simultanément moulé et remplis de sérum physiologique, d'éosine ou de désinfectant, que nous avons dans nos armoires à pharmacie.
L'eau oxygénée, sorte de médicament universel, dont le nom scientifique est "peroxyde d'hydrogène, ou H2O2. Cette eau attaque virus et bactéries ! Ainsi, cette eau bactéricide, virucide, fongicide et hémostatique, est utilisée pour nettoyer les plaies, en bains de bouches, de pieds, pour désinfecter les surfaces ou décolorer les cheveux... Devenir "blonde peroxydée" avec de l'eau oxygénée, c'est l'pied ! Et enfin, elle a été longtemps utilisée par la police scientifique comme révalateur d'hémoglobine.
Le verre des flacons a donc laissé la place au plastique pour l'eau oxygénée, et l'éther est désormais vendu, sur ordonnance, en spray. Mais le petit "griffon", animal mythique appelé autrefois le "sauveteur", créature de légende dessinée par le fils de Paul-Louis Barbezat, veille toujours.
Depuis 2000, Gifrer appartient au groupe familial belge Qualiphar. "A Décines, l'hôtel particulier des Barbezat est toujours là, côtoyant les bâtiments de production, centenaires pour les uns, récents pour les autres".