"Lyon, sur la trace sombre des grands écrivains"...
Edit 22-01-09 - 13 h 40
Je viens de rechercher l'hebdo "Tribune de Lyon" n° 150, du 23 au 29 octobre 2008 avec le très bel article de François MAILHES...
Et le photographe Xavier COURRAUD offrait une photo du "Palais Royal", rue du Plat... J'ai donc cherché pour rien cet hôtel particulier... et ma premère intuition était la bonne ! Ne cherchez plus, Bloguinettes historiennes ! L'ancien Palais Royal est bien l'immeuble de ma première photo... où avais-je la tête et les yeux !
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Tous les matins, au bureau, je fais "une revue de presse"... et certains articles retiennent mon intérêt...
(Si des Lyonnaises érudites remarquent des erreurs,
je suis prête à modifier ce billet,
merci à elles pour leur lecture attentive)
En m'inspirant d'un article de François Mailhes sur La Tribune de Lyon
n° 150, voici une balade dans les pas de célèbres écrivains...
"Ils sont nombreux, les grands noms qui ont écrit sur la ville. Souvent pour en dire du mal, d'ailleurs. Mais quel étrange frisson que de retrouver des lieux marqués par le passage de Beaudelaire, Rousseau ou Lamartine, juste à côté de chez nous".
... "La plupart des plumes célèbres passées dans notre ville, de Stendhal à Victor Hugo, en ont laissé une image terrible, à peine atténuée par quelques promenades bucoliques en bord de Saône. Rabelais et Frédéric Dard ont heureusement admis qu'on y mangeait bien. Car, à l'évidence, si cette image de noirceur avait perduré, notre ville n'aurait jamais pu voir un touriste"...
Deux ouvrages ont inspiré François Mailhes : Dans les pas des écrivains en Rhône-Alpes (Glénat) et Paroles et regards de Rapyond Paul Perrin (La Taillanderie).
Alexandre Dumas n'aime pas la mairie de Lyon, et la décrit ainsi : "sa façade élevée sur les dessins de Simon Maupin présente les caractères du grandiose lour, froid et guindé de l'architecture de Louis XIV..."
à gauche l'Opéra, l'Hôtel de Ville et Fourvière
la façade de l'Hôtel et la place des Terreaux
et sa fontaine Bartholdi
côté place Louis Pradel (avec les 4 oeuvres d'art d'Ipoustéguy)
Stendhal déteste pour sa part les traboules... : "ce qui fait mon désespoir à Lyon, ce sont les allées obscures et humides qui servent de passage d'une rue à l'autre. Et quelles rues ! Jamais les maisons à six étages ne permettent au soleil d'aller jusqu'au pavé".
traboules dans le 1er arrondissement
Jean-Jacques Rousseau, raconte dans Les Confessions, s'être fait draguer sur la place Bellecour... Son premier séjour date de 1730. Il lui est arrivé plusieurs fois de dormir dans la rue, ce qui ne lui plaisait guère. Il préférait dormir dans les jardins.
un banc autour des jets d'eau ?...
Victor Hugo déplore qu'on ait repeint la cathédrale en rose : "lorsque nous passions à Lyon, en août 1825, il y a deux mois, on faisait également disparaître sous une couche de détrempe rose la belle couleur que les siècles avaient donnée à la cathédrale du Primat des Gaules".
Voltaire surveille son business. Le riche et célèbre écrivain venait à Lyon pour affaires, logeant au Palais Royal, rue du Plat...
Et là, voilà que Pluminette reporter ne sait pas de quel immeuble il s'agit... Aucune piste dans la rue du Plat, ni sur internet... mais je compte sur les Bloguinettes Lyonnaises pour éclairer ma lanterne ! Au hasard, j'ai choisi deux immeubles cossus de ce 2e arrondissements qui auraient pu être le Palais Royal !
Il y a bien "l'Hôtel Royal", mais pas rue du Plat ! et pourtant, il est monumental et tout rénové
et rue du Plat, c'est bien de cet immeuble qu'il s'agit !
Lamartine laisse une ardoise à la Brasserie Georges... Il paraît que la "Georges" aimerait bien avoir des nouvelles de Lamartine qui lui doit toujours une note de 40 francs. Le poète en effet mangeait fréquemment dans cette Brasserie incontournable à Lyon car il faisait la cour à Emilie Pallapra à qui certains prêtent une aventure avec Napoléon ! (c'était la minute de Pluminette-people !)
Rabelais pratique à l'hôpital car il a été médecin avant d'être écrivain. Il exerça à l'Hôtel-Dieu de 1532 à 1535. La gastronimie de Lyon inspira à l'évidence ses textes, comme certains éléments d'architecture. Il paraît que le plumier de Gargantua avait la taille des piliers de l'abbaye d'Ainay.
Beaudelaire fait une partie de ses études au Collège Royal de Lyon, le Lycée Ampère, rue de la Bourse. "Qu'on s'ennuie au collège, surtout au collège de Lyon ! Les murs en sont si tristes, si crasseaux et si humides, les classes si obscures, le caractère lyonnais si différent du caractère parisien". "Tout ce qui vient de Lyon est minutieux, lentement élaboré et craintif" dit le poète.
Théophile Gautier parle de l'île Barbe : "Encore quelques instants, et nous ommes à Lyon. Voici l'île Barbe, posée au fil de l'eau comme corbeille de feuilles et de coquillages". Ici, pas de photos, pour le moment. Dès les beaux jours, je rejoindrai avec un véritable plaisir cette petite île...
Et pour finir ce tour des lieux cités par ces Grands Hommes, comme en ont déjà parlé La Fille de soie et Taty Dany, un passage au parc Chambovet, caché tout au fond du 3e arrondissement, sur une petite colline...
Louis Aragon et Elsa Triolet se cachent à Montchat. "Le couple d'écrivains et résistants s'est réfugié à Montchat en juin 1943, chez René Tavernier, père du cinéaste Bertrand Tavernier. S'ils apprécient le quartier, ils goûtent moins la ville : "désolante comme un poussiéreux bureau de notaire, tapissé d'anciennes archives de famille, pareilles à des caveaux dans un cimetière". La maison qui les a abrités, au 4 rue Chambovet, n'existe plus, à sa place, un calme jardin public, où l'on peut lire à l'entrée : "il n'y a pas d'amour heureux".
C'est un parc pas très connu, un peu "sauvage" mais plein de charme, de silence, où la nature est libre de pousser comme elle l'entend, un lieu un peu mystérieux, et lors de ma promenade, je me suis laissée aller à imaginer ce couple assis sur l'un des bancs, dans un des nombreux petits coins de verdure, cachés par de grands arbres...
face au parc, des petites villas dont l'une avec sa façade en trompe-l'oeil
qui serait encore plus belle sans l'antenne et le fil de téléphone...